grave

grave

grave [ grav ] adj.
• déb. XIVe « important »; lat. gravis
IAbstrait
1(1542) Vieilli Qui se comporte, agit avec réserve et dignité; qui donne de l'importance aux choses. austère, digne, posé, sérieux. Un grave magistrat. imposant, majestueux, sévère, solennel.
Mod. Un air, un visage grave. solennel, sombre. De graves réflexions. Parler d'un ton grave.
2(XVIe) Qui a de l'importance, du poids. important, sérieux. C'est un grave problème. Une faute grave. C'est une grave erreur. Une grave responsabilité. lourd .
3Susceptible de conséquences sérieuses, de suites fâcheuses, dangereuses. La situation est grave. alarmant, préoccupant. De très graves ennuis. gravissime. L'heure, l'instant, le moment est grave. 1. critique, dramatique, tragique. Maladie grave. Grave accident. Rien de grave. Ce n'est pas grave ! Par ext. Blessé grave, gravement touché (cf. Un grand blessé). « Un mort, deux blessés graves, tous les autres blessés légers » (Malraux).
4Fam. Gravement troublé mentalement. atteint. Il est grave, ce mec.
IIConcret
1(XVIe) Vx Lourd, pesant.
2(XVe) Se dit des sons produits par des ondes de faible fréquence (par ex. de 100 à 200 périodes par seconde), appartenant aux degrés inférieurs de l'échelle musicale. 1. bas. Son, note grave. Voix grave. caverneux, profond; 1. basse, contralto. Subst. Le grave : le registre des sons graves. Passer du grave à l'aigu. Belle voix dans les graves.
3Accent grave : en français, signe (`) servant à noter le timbre de l'e ouvert [ ɛ ] et à distinguer certains mots de leurs homonymes (à, où, là).
III Adj. et adv. (it. grave « lent, solennel ») Mus. Lent, majestueux, solennel (en parlant d'un mouvement musical). ⊗ CONTR. 1. Badin, familier, frivole, insouciant; futile. Anodin, bénin. — Léger. Aigu. ⊗ HOM. Graves.

grave adjectif (latin gravis, lourd) Qui est d'une grande importance en soi ; sérieux : C'est une grave question. Qui peut avoir des conséquences fâcheuses, qui peut entraîner des suites dangereuses : Commettre une faute grave. Qui est critique, dramatique : La situation est grave. Qui met en danger la vie de quelqu'un : Une maladie grave. Qui manifeste un grand sérieux, beaucoup de retenue, de solennité : Une attitude grave. Qui agit avec réserve, avec circonspection : Un homme grave et calme. Se dit d'une composition musicale de rythme lent et solennel. Se dit d'un son dont la hauteur correspond à une fréquence audible inférieure à 200 Hz environ. Se dit des phonèmes dont le spectre est caractérisé par une prédominance des basses fréquences : formants (par exemple les voyelles et [o]) ou bruits (par exemple les consonnes [p] et [f]). ● grave (citations) adjectif (latin gravis, lourd) Jules Amédée Barbey d'Aurevilly Saint-Sauveur-le-Vicomte 1808-Paris 1889 […] Les êtres heureux sont graves. Les Diaboliques grave (difficultés) adjectif (latin gravis, lourd) Emploi Blessé graveblességrave (expressions) adjectif (latin gravis, lourd) Accent grave, accent incliné en descendant de gauche à droite [`]. (En français, l'accent grave sert, en combinaison avec e, à noter la voyelle ouverte [] (règlement) ou bien, en combinaison avec u et a, à distinguer des homonymes ( vs ou, vs la]. ● grave (homonymes) adjectif (latin gravis, lourd) grave nom féminin grave nom masculin graves nom masculin invariablegrave (synonymes) adjectif (latin gravis, lourd) Qui est d'une grande importance en soi ; sérieux
[u]Synonymes :
- sérieux
Contraires :
- puéril
Qui peut avoir des conséquences fâcheuses, qui peut entraîner des...
Synonymes :
Contraires :
- véniel
Qui est critique, dramatique
Synonymes :
- inquiétant
- pénible
- périlleux
Contraires :
- sûr
Qui met en danger la vie de quelqu'un
Contraires :
- bénin
Qui manifeste un grand sérieux, beaucoup de retenue, de solennité
Synonymes :
- réservé
Contraires :
- enjoué
- facétieux
- folâtre
Qui agit avec réserve, avec circonspection
Synonymes :
- posé
- réfléchi
Contraires :
- écervelé
- étourdi
- irréfléchi
Se dit d'un son dont la hauteur correspond à une...
Synonymes :
- bas
Contraires :
- éclatant
- perçant
Se dit des phonèmes dont le spectre est caractérisé par...
Contraires :
grave nom masculin Son de faible fréquence, situé au bas de l'échelle musicale (surtout pluriel) ; registre des sons graves : Augmenter les graves et baisser les aigus. Morceau musical ou partie d'un morceau, de mouvement lent et de caractère solennel. Introduction lente de l'ouverture à la française, s'enchaînant à un mouvement rapide (Lully, Händel, Telemann). Vieux. Corps pesant. ● grave nom féminin (variante de grève, de l'ancien français grave, sable) Mélange naturel à granularité continue, de cailloux, de graviers et de sable, utilisé dans la construction des chaussées et la confection du béton. ● grave (homonymes) nom masculin grave adjectif graves nom masculin invariablegrave (homonymes) nom féminin (variante de grève, de l'ancien français grave, sable) grave adjectif graves nom masculin invariable

grave
adj. et n. m.
rI./r
d1./d Qui peut avoir des conséquences funestes. Grave maladie. Situation grave.
|| Par ext. Un blessé grave.
d2./d Qui a de l'importance, qui ne peut être négligé. Question, motif grave.
d3./d Sérieux, digne; qui dénote le sérieux, la dignité. De graves magistrats. Une figure grave.
rII./r
d1./d D'une fréquence peu élevée, bas dans l'échelle tonale (sons). Un son grave, une voix grave. Ant. aigu.
|| n. m. MUS Le grave: le registre grave. Passer du grave à l'aigu.
d2./d Accent grave: V. accent.

I.
⇒GRAVE1, adj.
A. — Sens concr. [L'adj. est postposé]
1. PHYS., vx. Corps grave. Corps lourd, pesant, dense. La pesanteur, qui contracte le globe terrestre et fait s'y précipiter les corps graves (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 264) :
1. ... quand je dis : les corps graves en chute libre parcourent des espaces proportionnels aux carrés des temps, je ne fais que donner la définition de la chute libre. Toutes les fois que la condition ne sera pas remplie, je dirai que la chute n'est pas libre, de sorte que la loi ne pourra jamais être en défaut.
POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 235.
P. métaph. Il ne voyageait pas, il décrivait une circonférence. C'était un corps grave, parcourant une orbite autour du globe terrestre, suivant les lois de la mécanique rationnelle (VERNE, Tour monde, 1873, p. 47).
Emploi subst. masc. plur. Les corps graves. Il y a en lui du pâtre chaldéen, et il a écrit sur les astres, les « graves », comme il les appelle, des pages d'une pénétrante poésie (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 167). Les recherches clandestines (...) subissent un processus d'entraînement, analogue à la loi d'accélération de la chute des graves (BOURGET, Drame, 1921, p. 29).
2. ACOUSTIQUE, MUS., CHANT [En parlant d'une émission sonore, d'un son, d'un bruit] De fréquences basses, placé au bas de l'échelle musicale et du registre d'une voix ou d'un instrument. Synon. bas; anton. aigu, haut. Son, ton grave. La voix de poitrine (...) chez les soprano s'étend d'ordinaire du si grave au fa et au sol (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 76). La harpiste, qui souvent, pour atteindre les notes graves, se penchait, avec un mouvement gracieux, comme si elle eût voulu nager sur les ondes sonores de la musique (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 199).
P. ext. Qui a un son bas. Cloche, voix grave. Il est désormais un homme. La voix est grave et mâle; mais, à tout instant, elle a des inflexions naïves et presque puériles (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 186). Je reconnais la voix suraiguë de Folcoche, le timbre grave de papa, les onomatopées de Fine (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 195) :
2. Les cloches se mirent à sonner : la plus aiguë d'abord, toute seule, comme un oiseau plaintif, interrogea le ciel; puis la seconde, une tierce au-dessous, se mêla à sa plainte; enfin vint la plus grave, à la quinte, qui semblait leur donner la réponse.
ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 249.
Emploi subst.
Le grave. Le registre des sons ou des notes les plus basses. Passer du grave à l'aigu (pour la voix). La duchesse (...) (appelant en voix de tyrolienne , « É » dans le grave, « mile » dans l'aigu) : Émile! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, II, 3, p. 36). Un accordéon d'aveugle trépigne dans l'aigu et dégringole dans le grave (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 130).
Les graves. Les sons graves (d'un instrument). (Ds ROB.).
3. ORTH. et PHONÉT.
a) Accent grave. Signe typographique, accent qui se trace de haut en bas et obliquement de gauche à droite sur certaines voyelles.
) En fr. [Sur le e, marque en principe le son e ouvert] Je compatis à ton ennui : je sais ce que c'est que l'embêtement et je trouve qu'il devrait s'écrire avec trois h aspirées et un triple accent grave (FLAUB., Corresp., 1845, p. 160).
[Sert à distinguer certains mots de leurs homon.] La/là, des/dès, ou/où, etc.
) En grec ,,l'accent grave (...) remplace l'accent aigu sur la dernière syllabe d'un mot immédiatement suivi d'un autre mot accentué et (...) indique une élévation moindre de la voix`` (J. ALLARD, Gramm. gr., Paris, Hachette, 1957, p. 5).
b) Voyelle grave. Voyelle à forte aperture, à prononciation postvélaire. Les voyelles que l'âme expulse du corps qui s'ouvre jusqu'au fond, Les graves et les aiguës, l'a et l'i (CLAUDEL, Repos 7e jour, 1901, I, p. 807). Cf. GRAMMONT, Versif. fr., 1908, p. 110.
B. — Sens abstr. [L'adj. peut être antéposé]
1. [En parlant d'une pers.] Qui manifeste ou affecte un très grand sérieux, de la réserve, de la dignité, dans ses actes, son comportement; qui donne de l'importance aux choses. Grave magistrat; juge, homme grave. Grave comme un juge, le maître d'hôtel, passant entre les épaules des convives les plats tout découpés (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 55). Le travail en rhétorique me fut bien utile. Cette année-là, je devins plus grave, plus sérieux. Je raisonnais, je philosophais chrétiennement avec M. Dorveau (DUPANLOUP, Journal, 1820-21, p. 24) :
3. Il n'a pas envie de rire, et tous trois gardent leur sérieux. Ils savent quel ton convient à chaque cérémonie. On doit rester triste aux enterrements, dès le début, jusqu'à la fin, et grave aux mariages, jusqu'après la messe. Sinon, ce n'est plus amusant de jouer.
RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 206.
Vieilli, légèrement iron. Selon Polybe, ils payèrent une rançon; le témoignage de ce grave historien est confirmé par celui de Suétone (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 137). Suivant l'exemple de beaucoup de graves auteurs, nous avons commencé l'histoire de notre héros une année avant sa naissance (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 11).
P. méton. [En parlant de la physionomie, du comportement] Air, geste, pas, sourire, ton grave; tête grave. Son attitude vis-à-vis d'elle avait été grave, sévère, compassée, même un peu hautaine (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 31). Les enfants qui vont par groupes à l'école, avec leurs figures soucieuses et graves d'avant la classe (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 28) :
4. Mon père ouvrit la porte. Il avait le visage si grave que maman, tout aussitôt, laissa paraître de l'angoisse. Mon père se découvrit et dit : — Pasteur est mort. C'est une grande perte pour le monde. Nous prîmes notre dîner dans le recueillement.
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 200.
Emploi subst. La physionomie du juge d'instruction s'était remise au grave (BOURGET, Disciple, 1889, p. 33).
P. anal. Grave. [En parlant d'un mouvement musical] De tempo lent ou modéré et de caractère sérieux ou majestueux. Une Fantaisie (...) qui constitue une suite véritable, car elle comprend un Grave, une Chaconne, une Loure et un Tambourin (D'INDY, Compos. mus., 1897-1900, p. 137).
P. ext. [En parlant de choses concr. ou abstr.] Les solennelles draperies vertes (...), les meubles graves de cet appartement où respirait la plus sévère magistrature, agissaient sur son moral (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 26). Les mots les plus graves (tels que sacrifice, immolation, expiation), vidés de leur sens par la routine, sont employés avec une légèreté et une allégresse inconscientes (TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 116).
2. [En parlant de choses]
a) Qui a une très grande importance. Anton. insignifiant. Matière, question grave; raisons graves; choix grave; grave discussion, problème; excessivement, extrêmement, fort, particulièrement grave; pas bien grave, beaucoup plus grave. C'est grave, un mariage... On s'engage pour la vie entière... pour toute la vie (PAGNOL, Marius, 1931, IV, 2, p. 249). Mais on ne retire pas ses enfants à une jeune femme sans motifs graves (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 21).
P. plaisant. Quelle parure sied? — Quelle couleur va bien? S'il faut mettre du rouge ou non (question grave!) (GAUTIER, Albertus, 1833, p. 138). Ils étaient préoccupés tous deux de la grave question de savoir qui offrait le dîner à l'autre (ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 151).
b) Susceptible de conséquences étendues, de suites fâcheuses, dangereuses. Affaire, situation grave; cas grave; l'heure est grave. Gallant de Saint-Phlin est un bon Français. Le pays le trouverait aux jours graves! (BARRÈS, Déracinés, 1897, p. 33). Antoine doutait si ce n'était point une grave responsabilité que de le laisser partir ainsi (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 941) :
5. ... Quelque Chose se développe dans le Monde, au moyen de nous, — peut-être à nos dépens. Et, ce qui est plus grave encore, nous nous apercevons que, dans la grande partie engagée, nous sommes les joueurs, en même temps que les cartes et l'enjeu. Rien ne continuera plus, si nous quittons la table.
TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 255.
En partic.
[En parlant d'un accident, d'une maladie] Anton. bénin, léger. Blessure, brûlure, maladie grave. Une courte maladie de Frédie. Rien de grave. Une simple indigestion, due à la surabondance de haricots rouges (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 53). Des caisses de fusées s'enflamment et les explosions se succèdent. Quoiqu'il n'y ait aucun danger grave, la panique s'empare de la foule (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 1, p. 1567) :
6. — Voilà, dit-il; pas la peine de te mettre à l'envers. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Mais c'est sérieux. Il avait la poitrine faible. Il suffisait d'une pichenette. Il n'est plus question qu'il retourne en classe. Repos, repos et repos.
COCTEAU, Enfants terr., 1929, p. 41.
P. méton. [En parlant d'une pers.] Gravement atteint. Un mort, deux blessés graves, tous les autres blessés légers, avait dit l'officier de service au téléphone (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 824). Chez certains déprimés graves, le sens même de la propriété est atteint, ils nient que leurs habits, leur maison soient à eux (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 534).
[En parlant d'une faute, d'une punition] Sévère ou de nature à entraîner un jugement sévère. Faute, injure, péché, sanction grave. Croyant tous les hommes politiques véreux, le crime de concussion lui paraissait moins grave que le plus léger délit de vol (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 27). Quant aux œufs, Frédie les avait volés à Bertine, c'est évident (...). Tout cela est très grave et mérite une punition exemplaire (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 166) :
7. — Vous vous êtes écartée de Dieu, je le sais. Je ne vous dirai pas comme d'autres : cela est terrible. Certes, il est grave de ne pas faire ses Pâques, de vivre en dehors de l'Église. Mais il y a plus grave que cela. On peut accomplir tous les gestes extérieurs de la fidélité et être infidèle en esprit.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 169.
SYNT. Grave confusion, crise, décision, défaut, difficulté, imprudence, inconvénient, lacune, objection, préjudice, question; accusation, affaire, chose, circonstance, délit, empêchement, événement grave; conséquences, désordres, dommages, inquiétudes, nouvelles, pensées, réflexions, reproches, soucis graves.
REM. Gravissime, adj. Extrêmement grave. En proie aux immenses difficultés nerveuses et intellectuelles de situations gravissimes et de problèmes d'une extrême complexité (VALÉRY, Mauv. pens. 1942, p. 100). États hémorragiques gravissimes (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 93).
Prononc. et Orth. : []. PASSY 1914 et WARN. 1968 admettent, en outre, [], prononc. que DG ne note qu'à titre hist. Le mot est ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIVe s. « qui a de l'importance  » (AIMÉ DE MONT-CASSIN, Yst. de li Normant, éd. V. de Bartholomaeis, p. 40, 2); 2. XVe s. acoust. (Fauconnerie d'Albert le Grand ds DELB. Rec. d'apr. DG); 3. 1533 gramm. (MONTFLORY, Briefve doctrine pour deuement escripre ds BEAUL. t. 2, p. 117); 4. 1542 fig. « lourd, pesant » (DEROZIERS, trad. de DION CASSIUS, Hist. rom., L. LII, ch. 86-194-r° ds HUG.); 1690 phys. (FUR.); 5. 1542 « sévère, sombre » (DEROZIERS, op. cit., L. XLV, ch. 59-109 r° — ds HUG.); 1549 « sévère, austère » (EST.). Empr. au lat. gravis « bas (d'un son) », « sérieux, digne » « puissant », attesté également comme terme de gramm.; a éliminé l'adj. grief. Fréq. abs. littér. : 8 111. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 8 905, b) 13 852; XXe s. : a) 12 312, b) 12 069.
II.
⇒GRAVE2, subst.
I. — Subst. fém., vx
A. — Région.
1. Région. (Terre-Neuve, Cévennes). Plage de cailloux ou de galets. Synon. grève. Quand on pense pourtant que ce vin (...) ça vient dans un terrain aussi empierré que la grave de la rivière d'Orb (FABRE, Barnabé, 1875, p. 162).
2. Région. (Maine). Gravier. Les groies sont effectivement des champs pleins de grave (R. VERDIER, La « dialectoponymie » ds Actes du Colloque d'onomastique et de dialectologie de Loches [mai 1978], Dijon, 1980, p. 197).
B. — Au plur., région. (Gironde). Terrains secs faits de graviers mêlés de sable ou d'argile, en bordure de la forêt landaise entre Lesparre et Langon, et plantés de vignobles renommés. Côtes de graves. À quelques kilomètres de la rive [de la Garonne], existent des graves qui, sous condition d'être bien drainées, produisent des vins de bonne qualité (Encyclop. pratique des vins du monde, Paris, Atlas, 1979, p. 41).
II. — Subst. masc. [P. méton. de I B] (Vin de) graves ou Graves. Vin provenant de vignes cultivées sur la rive gauche de la Garonne entre Bordeaux et Langon. Une bouteille de Graves. Des anecdotes précieuses (...) racontées entre quelques coups de ce joli petit vin de graves et ces beurrées de craquelins (BALZAC, Corresp., 1829, p. 387). Le graves sec se boira à la température du seau à glace (P.-M. DOUTRELANT, Les Bons vins et les autres, Paris, Seuil, 1976, p. 200).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1. 1390 « gravier » (Ord. du 31 mai, Arch. mun. Rouen, reg. A I, f° 132 v° ds GDF.); 1530 fém. sing. « grève » (Archives historiques du département de la Gironde, t. 4, p. 156); spéc. 1678 chez les pêcheurs de Terre-neuve (GUILLET, 3e part.); 2. 1525 plur. « terrain caillouteux, excellent pour la vigne, dans la région bordelaise » (Arch. Gir., Not., Brunet, 67-4 ds GDF.); d'où 1829 masc. « vin produit par ces vignobles » (BALZAC, supra). Var. dial. de grève1. Bbg. SÖLL (L.). Afrz. grave « Wald » (?) bei Marie de France. Arch. St. n. Spr. 1965, t. 201, pp. 193-196.

1. grave [gʀɑv] adj.
ÉTYM. Déb. XIVe, « important »; lat. gravis « lourd, pesant », au fig. « dur, pénible; embarrassé ». → Grief.
———
I (Attesté XVIIe). Vx. Qui pèse, qui a un poids. Lourd, pesant; gravité. || Les corps graves, et, absolt (n. m. pl.), les graves.
1 Les découvertes de Galilée sur la chute des graves.
Laplace, Exposition du système du monde, V, 15.
1.1 Il ne voyageait pas, il décrivait une circonférence. C'était un corps grave, parcourant une orbite autour du globe terrestre suivant les lois de la mécanique rationnelle.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 71.
———
II (Abstrait). Mod.
1 (1542). Souvent avant le nom, en épithète, mais cet emploi tend à être marqué. Qui se comporte, agit avec réserve et dignité; qui donne de l'importance aux choses, ne prend rien, ne fait rien légèrement. Austère, circonspect, digne, posé, réfléchi, réservé, sage, sérieux. || Un grave magistrat; un grave souverain. Imposant, majestueux, solennel. || Un homme, un personnage grave (→ Étudier, cit. 21). || Un moraliste grave et froid, un grave puritain. Raide, rigide, sévère; intransigeant. || Rousseau, le « grave citoyen de Genève » (→ Extravagant, cit. 3). || Les gens graves (→ Estime, cit. 8). || Des femmes graves et simples (→ Entourer, cit. 10). || Un homme grave et calme (→ Auvent, cit. 2; cavalier, cit. 5). || Grave et parfois sombre (→ Commerce, cit. 16). || Être grave jusqu'à l'excès, de manière affectée. Gourmé, solennel. || Un professeur grave et sentencieux. || Un cercle (cit. 8) de personnes graves.Par ext. || Un grave tribunal, une grave assemblée (→ Aréopage, cit. 1).(En parlant d'un état momentané). || Devenir subitement grave (→ Assombrir, cit. 12).
2 Grave, se dit figurément en morale de ce qui est majestueux, sérieux, posé, comme si c'était un corps pesant et qui eut de la peine à se remuer. Les Princes, les Prélats, les Magistrats doivent être graves. Les Espagnols sont graves dès leur jeunesse.
Furetière, Dict., art. Grave.
3 Une gravité trop étudiée devient comique (…) cela ne s'appelle pas être grave, mais en jouer le personnage; celui qui songe à le devenir ne le sera jamais (…)
La Bruyère, les Caractères, XII, 29.
4 Il avait choisi un avocat qu'il croyait fort grave, et qui n'était que pesant.
Voltaire, Lettre à d'Argental, 4343, 19 juil. 1776.
5 — Apprenez, monsieur, que nous sommes graves, plus que graves, ennuyeux; nous ne voulons point qu'on nous amuse, et nous sommes furieux d'avoir ri.
Balzac, Albert Savarus, Pl., t. I, p. 759.
6 Loustalot, mort à vingt-neuf ans en 1790, était un sérieux jeune homme, honnête, laborieux. Médiocre écrivain, mais grave, d'une gravité passionnée, son originalité réelle, c'est de contraster avec la légèreté des journalistes du temps.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, VII.
7 Germain était grave et attendri auprès d'elle, comme le jeune Jacob saluant Rachel aux citernes de Laban.
G. Sand, la Mare au diable, Append., 1.
8 (…) des personnes graves, excessivement graves (…) qui rendent généralement malheureux tous les gens qui les entourent.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, IV.
Nom (rare) :
9 Piètres amants, les muets, les graves, les figés, les cérémonieux.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 16.
Par ext. Qui exprime la gravité. || Air grave (→ Fixer, cit. 12). || Joueurs de cartes à l'air grave (→ État, cit. 96). || Figure, visage grave. || Aspect (cit. 23) grave et mystérieux. || Attitude grave et étudiée. Compassé, empesé, important, solennel (→ Exalter, cit. 26). || Démarche, allure, pas grave (→ Calmer, cit. 15.3). || Manières, mœurs graves.Des sentiments graves. Sérieux (→ Engagement, cit. 10). || De graves réflexions. || La réalité grave et mystérieuse de l'enfance (cit. 10). || Splendeur grave (→ Absorber, cit. 3).
10 Marcher d'un grave pas, et d'un grave sourcil,
Et d'un grave souris à chacun faire fête,
Balancer tous ses mots, répondre de la tête (…)
Du Bellay, Regrets, 86, p. 212.
11 Elle a rendu ma vie plus grave, plus noble, plus honorable, en m'inspirant toujours le respect, sinon la force des devoirs.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 7.
12 Je connais des ministres protestants, très larges d'idées, qui sauvent tout par leur cravate blanche irréprochable. J'ai de même fait passer ce que la médiocrité humaine regarde comme des hardiesses grâce à un style modéré et à des mœurs graves.
Renan, Souvenirs d'enfance…, VI, IV.
13 Elle, d'un air demi-grave, demi-moqueur, d'un petit air particulier et très drôle le menant là pour lui faire faire une pénitence qu'elle lui avait commandée.
Loti, Ramuntcho, p. 108.
Parler d'un ton grave (→ Appuyer, cit. 21). || Paroles, épîtres (cit. 3) graves et sentencieuses (→ Affectation, cit. 7). || Grave plaidoyer (→ Avocat, cit. 5). || Grave conciliabule (→ Entamer, cit. 5). || Ouvrage grave (→ Extraordinaire, cit. 16).Musique grave et douce. || Grave andante (cit. 3).
14 Le magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contretemps s'avise
De le tancer (…)
La Fontaine, Fables, I, 19.
15 Dans les cercles, j'aurais parlé avec les femmes d'un air doctoral, et soutenu des thèses de sentiment d'un ton de voix grave et mesuré, comme un homme qui en sait beaucoup plus qu'il n'en veut dire sur la matière qu'il traite (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.
Style, genre grave. N. m. || Le grave : le style, le genre grave. || « Passer du grave au doux » (cit. 39, Boileau).
16 Le grave est au sérieux ce que le plaisant est à l'enjoué : il a un degré de plus, et ce degré est considérable (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Grave.
2 (XVIe). Qui a de l'importance, du poids. a Vx. (Personnes). Qui a de l'autorité. || Auteur grave.Autorité grave (Académie).
17 Damascène, auteur grave, atteste avoir vu une fille velue comme un ours.
Ambroise Paré, XIX, 9.
18 Un auteur grave est celui dont les opinions sont suivies dans les matières contentieuses (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Grave.
b (Choses). Important, sérieux. || Tout est grave dès qu'il s'agit de la patrie (→ Badin, cit. 5, Rousseau). || Fait grave (→ Engendrer, cit. 6). || Blaguer les choses graves (→ Fadaise, cit. 4). || Question grave (→ Fonctionnaire, cit. 2); grave question, grave problème. || Il ne faut point badiner sur un sujet si grave (Académie). || Avoir des motifs, des raisons graves pour… || J'ai une bien grave nouvelle à vous apprendre. Cruel, pénible, triste.
19 David (…) fait venir son fils et son successeur; et, parmi plusieurs graves avertissements, il lui donne celui-ci très considérable (…)
Bossuet, Sermons, Justice, II.
20 Le rôle d'une jolie femme est beaucoup plus grave que l'on ne pense. Il n'y a rien de plus sérieux que ce qui se passe le matin à sa toilette (…)
Montesquieu, Lettre persanes, CXI.
21 (…) la question des sauces, ragoûts (…) question grave et qui demanderait un chapitre grave comme un feuilleton de science (…)
Baudelaire, la Fanfarlo.
3 (Avant ou après le nom, en épithète). Susceptible de conséquences sérieuses, de suites fâcheuses, dangereuses. Dangereux (→ Conséquence, cit. 8). || Situation grave, grave affaire (→ Exceptionnel, cit. 2). || L'affaire est grave. || De graves ennuis, des ennuis graves. || Circonstances graves. || L'heure, l'instant, le moment est grave. 1. Critique, dramatique, tragique (→ Cache-cache, cit.). || Grave menace, grave danger (→ Antitoxine, cit. 2). || Ce qu'il y a de grave dans cette affaire c'est que… (→ Détenir, cit. 4). || Symptôme grave (→ Écroulement, cit. 6). || Maladie, blessure grave et peut-être mortelle (→ Paraître, cit. 38). || De graves troubles (→ Béribéri, cit.). || Grave intervention, grave opération (→ Amputer, cit. 1; éponge, cit. 3). || Ce n'est rien de grave (→ Engouer, cit. 2). || C'est grave, très grave !
22 (…) les chemins sont un peu moins dangereux; mais ils ont le grave inconvénient d'être resserrés entre deux murailles ou deux fossés (…)
G. Sand, Un hiver à Majorque, III, I.
23 Au moment d'oser une démarche très grave, qui risquait de bouleverser son existence intime (…)
Paul Bourget, Un divorce, I.
24 Avez-vous remarqué (…) qu'on ne peut pas cumuler les maladies ? Supposez que vous ayez une maladie grave ou incurable, un cancer sérieux ou une bonne tuberculose, vous n'attraperez jamais la peste ou le typhus (…)
Camus, la Peste, p. 213.
Par ext. || Blessé grave : blessé ayant reçu une blessure grave (emploi critiqué) (opposé à blessé léger).
25 Un mort, deux blessés graves, tous les autres blessés légers, avait dit l'officier de service au téléphone.
Malraux, l'Espoir, III, III.
(En parlant d'une faute, d'une punition). → Excuse, cit. 16. || Faute grave; péché grave ( Lourd, mortel; → Chose, cit. 26). || Vous l'accusez, mais il n'a rien fait de grave.De graves sanctions. || Peine très grave (→ Arrêt, cit. 6).
26 (…) qu'il fût aussi grave d'y manquer de compétence ou de bonne foi, cette idée ne lui était jamais venue.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t.V, XXV, p. 240.
4 Fam. (langage des jeunes). a (Personnes). Gravement troublé mentalement. Atteint. || Il est vraiment grave, ce type ! b Adv. (Intensif). Beaucoup, énormément. || On se fait chier grave. || « On est rejetés grave, ça pète aux yeux; du chômage, pas d'aide, des gosses obligés de partir un peu mal, des bâtons dans les roues, des cages à poules pour vivre » (le Monde, 18 déc. 1998, p. 10). — ☑ Loc. plais. Nuit grave : cigarette (parce qu'elle « nuit gravement » à la santé).
———
III (Concret; sons). Après le nom, en épithète.
1 (XVe). Se dit des sons produits par des ondes de faible fréquence (par ex. : de 100 à 200 périodes par seconde), appartenant aux degrés inférieurs de l'échelle musicale. Bas. || Son, note grave (→ Flûte, cit. 4). || Fa grave (→ Fanal, cit. 4). || Voix grave. Bas, caverneux (cit. 2), profond; baryton, basse, contralto (cit. 2). || Voix chaude (cit. 11) et grave. || Ton grave. || Accompagnement dans le registre grave.
27 (La voix) de Yann qui avait des sonorités douces et caressantes dans les notes graves.
Loti, Pêcheur d'Islande, p. 225.
N. m. || Le grave : le registre des sons graves. || Passer du grave à l'aigu (cit. 8). || Il a une belle voix dans le grave. || Le grave de la flûte, de la trompette, du violon.Les graves : les sons graves. || Les graves et les aigus. || Sa voix est remarquable dans les graves.
2 (1548). || Accent grave, dans la prononciation grecque, désignation de l'absence de ton (syllabes ne comportant pas d'élévation de la voix), et, par ext., signe graphique marquant cet aspect du ton.Dans le système d'écriture du français, Signe (`) servant à noter le timbre de l'e ouvert [ɛ] et à distinguer certains mots de leurs homonymes (à, où, là).
———
IV Adj. et adv. Mus. (ital. grave « lent, solennel »). Lent, majestueux, solennel (en parlant d'un mouvement musical).N. m. || Un grave : mouvement grave.
CONTR. (Du sens I.) Léger. — (Du sens II., 1.) Badin, bouffon, burlesque, comique, enjoué, étourdi, évaporé, facétieux, familier, folâtre, folichon, frivole, risible. — (Du sens II., 2 et 3) Anodin, bénin, futile. — (Du sens III.) Aigu, clair, clairet.
DÉR. Gravement.
HOM. 2. Grave; formes du v. graver.
————————
2. grave [gʀɑv] n. f. et m.
ÉTYM. 1530, « rivage, grève »; « gravier », 1380; var. de 1. grève.
1 Vx. Rivage où les pêcheurs de Terre-Neuve faisaient sécher la morue.
2 N. f. pl. (1525). Géol. (Les graves). Terrains tertiaires de la Gironde.
3 N. m. (1829). (Graves). Vin des vignobles poussant sur les graves. || Une bouteille de graves. || Un excellent graves.
tableau Classification des vins.
DÉR. Gravier, gravillon.
HOM. 1. Grave; formes du v. graver.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • Grave — Grave, a. [Compar. {Graver} (gr[=a]v [ e]r); superl. {Gravest.}] [F., fr. L. gravis heavy; cf. It. & Sp. grave heavy, grave. See {Grief.}] 1. Of great weight; heavy; ponderous. [Obs.] [1913 Webster] His shield grave and great. Chapman. [1913… …   The Collaborative International Dictionary of English

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  • GRAVE (J.) — GRAVE JEAN (1854 1939) Né dans le Puy de Dôme, Jean Grave suit à Paris l’enseignement des Frères des écoles chrétiennes jusqu’à l’âge de onze ans. Mis en apprentissage, il se forme lui même grâce à de nombreuses lectures. Jean Grave succède à son …   Encyclopédie Universelle

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  • Grave — Grave, v. t. [imp. {Graved} (gr[=a]vd); p. p. {Graven} (gr[=a]v n) or {Graved}; p. pr. & vb. n. {Graving}.] [AS. grafan to dig, grave, engrave; akin to OFries. greva, D. graven, G. graben, OHG. & Goth. graban, Dan. grabe, Sw. gr[aum]fva, Icel.… …   The Collaborative International Dictionary of English

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